8.41 - Épisode VI : Let Me Entertain You

ATTENTION, cet épisode peut choquer les personnes sensibles.
Ceci est une oeuvre de fiction, ni l'auteur ni les Shadowforums ne cautionnent les actes qui y sont décrits

Conditions du scénar

Date : 25/02/2013

Lieu : chez Fred

Joueurs/persos : Jude/Lucky – Max Anderson/Clark – Genosick/Le Banquier

Anecdote : La disparition la plus sale d'un PNJ introduit lors d'un hors série par quelqu'un d'autre. Micky, on ne t'oubliera pas.

Ce qui s’est passé

« Je sais bien que tu m’as friendzoné, mais laisse-moi essayer quand même. »

Ok, si tu veux Micky, je m’en fous de monter derrière toi sur ta moto, de toute façon on sait très bien tous les 2 que je suis meilleure que toi. Finalement la soirée s’annonce pourrie. Le lieu c’est pas un bar mais un squat, la musique est trop forte, le son mal réglé et l’ambiance est nulle. Ne paniquons pas. Un problème : une solution. Tout va mieux après un speedball et plein de vodka. De la coke ? Bien sûr ! Du flipside ? Evidemment ! Du Walt Disney ? C’est quoi ça ? Je m’en fous, j’essaie. Je vois des couleurs qui n’existent pas, la musique arrive désordonnée à mes oreilles, mais j’arrive enfin à m’amuser, à danser. Plus ça va et plus je perds contact avec la réalité. Le reste de la nuit est à la fois trop flou et pas assez… des corps, des rires, des mains qui me touchent, des phrases saisies au vol « T'inquiète, elle est trop défoncée pour dire non, fais toi plaisir. Et elle a l'air d'aimer ça, cette salope... Non, toi tu passes après ». (Putain mais ils sont combien ?) Et le réveil. Si jusque-là il me restait la moindre estime de moi elle a disparu à jamais.

Je ne peux pas bouger j’ai mal partout. Je sens quelque chose de gluant sur mon visage. Ça a l’air d’être du vomi. Avec un peu de chance c’est le mien. Tout ce que je peux apercevoir à travers mes yeux englués, c’est le plafond en béton brut. Je dois toujours être dans le squat.

Je sens qu’on m’attrape, qu’on me soulève, j’ai l’impression de me faire attacher. Et puis soudain on me saisit la nuque et je plonge. Je me retrouve la tête sous l’eau, sans doute dans un lavabo, et je n’ai même pas la force (ni l’envie) de me débattre. Un réflexe de survie se manifeste quand même : ne pas essayer de respirer. Mais au bout d’une éternité je ne tiens plus et je fais l’erreur : j’avale de l’eau et je commence à suffoquer. Je sens mes poumons se vider et je vois toutes ces bulles qui remontent à la surface. Voilà je suis en train de mourir. Fallait bien que ça arrive un jour, de toute façon je ne comptais pas vivre vieille. C’est tout ce que je mérite

Et puis soudain ma tête remonte. Je peux enfin aspirer une grande goulée d’air. Je m’effondre au sol en vomissant de l’eau. Encore ce plafond de béton. Bon, essayons de faire le point. Je suis toujours dans le squat. La douleur irradie de partout mais j’ai encore tous mes membres et rien de cassé. Contrairement à ce qu’il me semblait, je ne suis pas attachée. Sous mes mains, le plancher. On ne me tient plus. Avec moi dans la pièce, quelques gangers, tous endormis, ou assommés j’en sais rien et je m’en fous. À contre-jour, en face de la fenêtre, une silhouette de dos. Je ne le reconnais pas tout de suite mais quand il prend la parole, impossible de se tromper.

« Vous ne croyez pas qu’il est temps de changer de décor ?

_Allez vous faire foutre McLear ! J’ai envie de rien !

_J’ai besoin de vous.

_Je veux crever.

_Vous voulez rester comme ça ? Une épave ? »

Réagir. Se relever. C’est dur, tout mon corps n’est que douleur. Saloperie de redescente. Anesthésier tout sentiment, toute émotion, c’est indispensable si je ne veux pas m’effondrer et me mettre à hurler.

Il sort un flingue. Désigne les corps au sol.

« Il y en a un qui devrait survivre ?

_Donnez-moi votre flingue ! »

Je n’ai même pas hésité. Deux balles dans la tête, chacun. Ah non, il n’y en a pas assez dans le chargeur, le dernier n’en aura qu’une. Ça suffira. L’un d’entre eux est Micky, je ne sais même pas lequel et de toute façon ça ne change rien. Une belle âme, mon cul oui !

En même temps, venant d’un mec qui faisait le mac pour sa sœur tu t’attendais à quoi ? Cette histoire de « belle âme », depuis le début c’était juste une connerie de junkie !

Ta gueule la petite voix ! Je ne suis pas encore assez cinglée pour me parler à moi-même.

Je rends son flingue à McLear. Je le vois du coin de l’œil éjecter le chargeur vide et le remplacer. Je sors de la pièce pour me retrouver dans une cage d’escalier. Je descends les marches et je sens une odeur d’essence. Quand l’écossais sort de la pièce, je sens la puissance du souffle et la chaleur de l’appartement qui prend feu derrière nous. Dans la rue, en face de l’immeuble une berline noire. Je monte à la place du mort, et j’attends qu’on m’explique la suite. Les affaires reprennent.

 

Sea-Tac. Une cafétéria comme on en trouve par dizaines dans tous les aéroports du monde. En face de moi un café noir et de l’autre côté de la table, encore lui. Angus McLear, La Faucheuse. En général quand il apparaît ce n’est pas bon signe, ça annonce une mission à réussir à tout prix, pour des risques maximums, et une paie toute relative. D’un autre côté, vu où j’en suis, je n’ai plus rien à perdre, donc autant l’écouter.

Décollage pour Los Angeles dans 20 minutes (Los Angeles, comme par hasard), puis de là vers Zurich. Un homme à protéger, Dr. Roberts Black Oak, qui doit à tout prix témoigner dans un procès au Tribunal de Commerce International. Parties impliquées : NeoNET, Ares, Horizon, Saeder-Krupp contre Genetique, filiale de Medicarro, filiale d’AZT. Rien que ça. Une histoire de vol de brevet. Le docteur est déjà protégé par Europol, mais ça ne suffira pas forcément, et notre mission. C’est de s’assurer qu’il arrivera à temps et entier au tribunal pour pouvoir faire sa déposition. Le reste de l’équipe ? McLear me regarde avec l’air universel qui veut dire « c’est évident non ? ». Aïe. Ça doit se voir sur ma tête que je n’apprécie pas la nouvelle. Mais maintenant que l’idée est là, implantée dans mon cerveau, impossible de refuser. N’importe quelle excuse aurait fait l’affaire. Il paraît qu’on bosse bien ensemble, et McLear avait besoin de gens disponibles et « de confiance ». Je ne sais pas comment il peut encore penser ça de moi après l’état dans lequel il m’a retrouvée.

Les toilettes de l’aéroport, une douche, un paquet de fringues. Un tailleur jupe sérieusement ? J’ai l’air d’une avocate. On embarque et on décolle, L’écossais assis à côté de moi dans l’avion. Visiblement la mission lui tient à cœur, il va la faire avec nous. Direction Los Angeles pour les retrouver, eux.

Clark. Le Banquier.

C’était pas le moment

Je voulais tout laisser tomber mais c'était pas le moment...